DANIELLE POLIAUTRE
MILITANTISME ASSOCIATIF
Imprégnée par les valeurs de respect et de fierté et par l’engagement de ses parents (sa mère est l’une des premières militantes de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne en France et ses parents militent à l’Action Catholique Ouvrière), Danielle se préoccupe très jeune des inégalités sociales et s'investit dans diverses organisations.
Début 1960, elle milite à la JOC. Elle y assure des responsabilités départementales et organise des groupes de dialogue de jeunes. A la même période, alors qu’elle travaille dans une grande entreprise de vente par correspondance (La Redoute à Roubaix), elle participe à la mise en place d'un syndicat et à l'organisation d'élections.
En 1965, elle contribue à nouveau au lancement d'un syndicat dans une compagnie d'assurance sur Lille et continue de militer à l’ACO.
En 1967, après son premier enfant, Danielle arrête de travailler mais pas de militer. Elle lance un Comité de Défense d'Habitants vivant dans les baraquements du quartier des Dondaines à Lille pour obtenir leur relogement.
De 1967 à 1976, elle milite à l’Association Populaire des Familles, une association de défense des consommateurs et du cadre de vie devenue CLCV (Consommation Logement et Cadre de Vie) où elle assure des responsabilités au niveau local et départemental.
En 1975, elle entre au Parti Communiste pour donner une dimension politique à son action. Elle y milite jusqu’en 1986 tout en exerçant l'animation départementale d'un collectif Logement-Environnement. Elle participe également au Bureau National de la Commission Environnement. Au sein du parti, elle est de ceux qui souhaitent une évolution, des changements (en 1984), elle participe au mouvement des rénovateurs de Pierre Juquin, dissident du PCF.
De 1977 à 1983, elle est désignée par la Ville de Lille pour siéger à la Communauté Urbaine de Lille, où elle est élue membre du Bureau. Durant la même période, elle est déléguée par la CUDL pour siéger au Conseil d'Administration de l'Office HLM de Lille.
En 1983, elle participe au lancement du Mouvement National de Lutte pour l'Environnement (MNLE). Elle y assure jusqu’en 1989 des responsabilités départementales puis nationales.
En 1987, après avoir alerté incessamment les pouvoirs publics (en particulier sur les problèmes de gestation de vaches liés à la contamination des sols par les métaux lourds autour de l’usine Metaleurop à Noyelles Godault) et faute d'être entendue, c’est avec le MNLE qu’elle engage une action en justice contre l'Entreprise Metaleurop (ex Pennaroya), aux côtés de l’agriculteur Gérard Debreyne. Cette action est gagnée en cassation en 1993 et deviendra un dossier phare de lutte contre la pollution industrielle. Elle a donné lieu à la signature d’une Convention avec Metaleurop en 2002 pour la reconquête des sols pollués autour de l’entreprise.
1987 est aussi l'année où elle découvre le Rapport Brundtland. Cette publication de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations Unies (ayant pour titre "Notre Avenir à Tous") tire son nom de la Présidente de la Commission, la Norvégienne Gro Harlem Brundtland et définit la politique nécessaire pour parvenir à un Développement Durable.
En 1990, elle devient Présidente de l'association Environnement et Développement Alternatif (EDA). La notion nouvelle de Développement Durable est intégrée aux statuts de l'association dès sa création.
En 1991, elle participe à la préparation nationale de la Conférence de Rio sur l’Environnement et le Développement (Sommet de la Terre) au sein de deux réseaux associatifs : le Collectif Environnement et Développement International (Les Amis de la Terre, Greenpeace, France Nature) et le CRID (Artisans du Monde, le CCFD, Peuples Solidaires...). Pour préparer Rio et sensibiliser la population à ses enjeux locaux et mondiaux, elle anime également "le Collectif de Rio", un collectif régional regroupant une quinzaine d'associations. A cette époque, elle est aussi administratrice de "Dossiers-Débats pour le Développement Durable" (4D).
En 1992, elle est élue Vice Présidente de la Maison de la Nature et de l'Environnement (MNE devenue MRES) composée alors d‘une soixantaine d'associations. Elle participe à la Conférence de Rio en tant que représentante du "Collectif régional de Rio". Elle y noue des contacts avec des ONG internationales telles que ENDA Tiers Monde, très importante ONG d'Afrique. De sa participation au Sommet de Rio, elle rédige un rapport, diffusé au niveau régional et national.
En 1993, elle devient Présidente de l'Association des partenaires d'Extra Muros (Coopérative pour la création d'activité dans le cadre d'un Développement Durable et Solidaire).
En 1995, elle participe au Sommet de Copenhague sur le développement social, après avoir animé le "Collectif régional de Rio à Copenhague".
En 1996, elle devient la Présidente de la MNE jusque fin 2000. A cette époque, elle anime, au sein de la ville de Lille, un groupe de travail qui élaborera pendant cinq ans l’Agenda 21 (celui-ci sera signé le 21 juin 2000 par Martine Aubry, devenue Maire de Lille). Elle participe également à la Conférence d'Istanbul (Habitat II, Sommet des villes).
En 1997, elle devient membre du Conseil d'Administration de "4D". Durant la même année, elle participe avec ENDA Tiers Monde à la préparation de la Conférence de Kyoto à Dakar, sur les changements climatiques.
En 1999/2000, elle anime un groupe de travail sur les sols pollués au Ministère de l’Environnement, réunissant associations, chercheurs et entreprises.
En 2000, Martine Aubry la décore de la médaille de chevalier dans l'ordre national du mérite. Danielle Poliautre confie alors : "Je ne me considère pas comme exceptionnelle. La vie associative est une grande école de citoyen, où l'on peut tous dépasser nos compétences".
En 2001, Martine Aubry propose à Danielle d’être sur sa liste pour les élections municipales à Lille, afin de l’aider sur la mise en œuvre de l’Agenda 21 et le développement de la démocratie participative.